Publié dans 1950

Soie en couleurs – suite

Comme convenu, je reviens aux échantilloniers de rubans de soie que j’ai trouvé lors d’une session du salon Création et Savoir-Faire.

Comme leur nom l’indique, ces petits livrets permettent de cataloguer des échantillons des produits tels qu’ils sont réellement et que l’on peut toucher. On en trouve en particulier au XVIIIe siècle. L’un des plus intéressants est celui constitué par le Maréchal de Richelieu entre 1730-1740 et disponible en ligne sur le site de Gallica

Source : Gallica

Un autre des années 1770 est aussi visible sur le site du MET museum :

Source : MET Museum

Mes petits trésors sont les héritiers en droite ligne de ces illustres ancètres. Ils ont été édité par la Fédération de la Soie – Soieries de Lyon et Rubans de St Etienne. Car St Etienne est depuis le XVIIIe siècle l’équivalent dans la rubannerie de la soierie à Lyon. Donc mes échantillonniers présentent les collections de rubans unis des saisons automne-hiver 1953-54, printemps-été 1954 et automne-hiver 1954-55.

Comme aujourd’hui, les couleurs sont sujettes à variation saisonnière. Et l’on voit l’étendue de la palette, digne de Pentone ! Merci à la chimie qui a permis à partir de 1856 et la mauveine de William Henri Perkin de synthétiser les colorants. Et dès le début du XXe siècle, une très large palette de colorants est d’origine synthétique. Au cours du siècle, des améliorations en terme de tenue permettent aux couleurs de résister de mieux en mieux aux lavages.

Passons à nos petits livrets. Le terme employé pour nommer ces présentations est « carte des nuances ». Elles sont pliées en accordéon dans une couverture cartonnée arborant en lettres dorées « Fédération de la Soie ». La première de couverture annonce que les nuances sont adoptées et recommandées par les Fabricants de Soieries & Rubans pour les différentes saisons. En plus de la saison concernée, le numéro des séries de coloris est indiqué : 13401-13500 pour l’automne-hiver 1953-1954, 13501-13600 pour le printemps-été 1954 et 13601-13700 pour automne-hiver 1954-1955. Au dos du dernier pli de l’accordéon, on trouve la liste des dépositaires recevant les commandes. Ils sont partout : Lyon, St Etienne et Paris, bien sûr mais aussi Londres, Berlin, Bruxelles, Amsterdam, Genève, Milan, Copenhague, Gothembourg, Sao Paulo, New-York, Melbourne, et même Auckland !

Les rubans sont coupés en biseau et collés sur toute leur longueur sur la carte. Ils sont regroupés par harmonie. Ils sont présentés en 2 types de tissage : un satin et un taffetas – je pense…

Une fois déployée, la carte des nuances mérite bien son nom.

Echantillonnier automne-hiver 1953-1954

Pour la saison automne-hiver 1953-54, chaque harmonie est identifiée par un nom qui invite au voyage : Hawaï, Laos, Chaldée, Dolomites, Bohème… Les couleurs pour cette saison ont en majorité une tonalité sombre. Quelques couleurs plus pastel sont présentes que j’interprète comme étant pour les enfants et jeunes gens. Ou pour éclairer un tissu plus monochrome.

Echantillonnier printemps-été 1954

Pour la saison printemps-eté 1954, la thématique des harmonies s’articule autour des légendes et mythologie Phénix, Pégase, Actéon, Anubis, Dragon, Chimère… On note que les couleurs sont cette fois-ci claires et franches, très lumineuses pour certaines (jaune, orange, rose…).

Echantillonnier automne-hiver 1954-1955

La présentation pour cette carte des nuances de l’hiver 1954-1955 diffère. La mention « carte drapeau » apparait sur la couverture et on passe de petits bouts de rubans collés sur toute leur dimension à des morceaux plus importants, juste maintenus à une extrémité entre deux cartons. Ce qui permet de manipuler les échantillons entre les doigts, sentir le poids, écouter le crissement de la soie. Et aussi d’en couper un petit morceau pour le client – le premier échantillon à gauche en est un exemple. La thématique nous emmène à l’opéra : Valkyries, Siegfried, Méphisto, Figaro… Comme pour le précédent hiver, les tonalités sont plus sombres avec, en plus, quelques couleurs complémentaires (rose poudré, bleu turquoise…). On retrouve des coloris pastels qui s’étendent d’avantage en terme de gamme.

En plus d’être de jolis objets, ils sont aussi le reflet des tendances du milieu des années 1950. En creux, on imagine facilement les couleurs dont ils sont le camaïeu ou au contraire la complémentaire. Ils permettent également de se faire une bonne idée des harmonies par saison. On évitera donc le pastel en couleur dominante en hiver. En petites touches sous forme d’accessoires ou d’éléments de décoration sur le vêtements, pourquoi pas mais guère plus…

Pour aller plus loin :

Article Wikipedia sur la rubanerie

Musée des Arts et de l’industrie de St Etienne

Article sur les colorants

Histoire des colorants

Rubanerie à Saint Etienne

Conférence de Michel Pastoureau sur les colorants (2012)

Publié dans 1950, Mes 3 époques confondues

Soie en couleurs !

Dans le panthéon des tissus, la soie est le nec plus ultra, le tissu de tous les fastes, l’étoffe la plus bling-bling. Et lorsque je suis tombée au cours d’une visite au Salon Creation & Savoir-faire 2000-je-ne-sais-plus, sur des nuanciers de rubans de soie, j’ai dégainé mon chéquier ! Le plus ancien est daté de 1904 (je n’ai pas de photo parce que je l’ai laissé en Alsace 😥), les 3 autres se suivent : automne-hiver 1953, printemps-été 1954 et automne-hiver 1955. Le rêve ! Le paradis ! Que dis-je ? L’extase totale !


Faisons un petit tour dans l’histoire de la soie, ça ne fait pas de mal de revenir aux sources.

Déjà, juste un rappel sur ce qu’est la soie – ce qui aide à comprendre pourquoi ce tissu est si prisé. Elle est issue du cocon de la chenille du bombyx du mûrier pour la soie de culture et du ver à soie Tussah pour la soie sauvage qui sont aussi de jolis papillons.

Tussah et Bombyx

Je vous passe les détails du processus qui permet de passer du cocon aux dévidoirs de soie grège. Vous trouverez tout sur Wikipédia.

Retour vers… avant !

L’utilisation de la soie ne date pas d’hier : le plus vieux fragment de soie découvert en Chine est estimé à 2570 av. J.-C. Longtemps demeurée monopole chinois et monnaie d’échange, elle est importée à grand frais par l’Empire romain puis byzantin du VIIe siècle av. J.C. jusque vers le VIe siècle. Si la soie existe en Europe orientale depuis le IVe siècle, elle arrive dans sa partie occidentale par le biais des croisades où la technique de tissage était déjà maitrisée dans la culture musulmane. Jusqu’au XIIIe siècle, le tissage se limite à la Sicile, puis remonte lentement au nord pour atteindre au XVe siècle Lucques, Venise, Florence, Gênes… Lors de la Reconquista, là aussi, les techniques musulmanes sont assimilées par les artisans chrétiens. L’art de la soie a démarré en Provence à partir du XIVe siècle. Pourtant à la fin du Moyen Âge, la France continuait de s’approvisionner encore principalement en Italie.

Pourpoint dit de Charles de Blois, France, vers le milieu du XIVe siècle avec une étoffe importée (d’Irak ou d’Iran). MT 30307. Don Chappée, 1924. © Musée des Tissus, Pierre Verrier

Mais alors comment Lyon est-elle devenue la capitale de la soie française ?

Placée stratégiquement depuis l’Empire romain à la croisée des grands flux commerçants, proche de l’Italie et nantie de foires annuelles de grande renommée, Lyon doit son envol soyeux à Louis XI qui prit la décision en 1466 de produire à grande échelle en France. Pourtant il a fallu attendre le règne de François1er pour que la fabrique lyonnaise se mette en place avec efficactié. En 1540, Lyon obtient le monopole de l’importation en France des soies «grèges » (brutes). L’apogée de cette première période de la soierie lyonnaise a lieu durant le règne de Henri II et parvient à s’imposer face aux importations de soieries italiennes dans le royaume de France, en étant moins chère que les étoffes d’entrée de gamme de ces dernières. Mais cette industrie ne sait encore fabriquer que des tissus unis, qui ne concurrencent pas les productions haut de gamme des cités italiennes. Malgré quelques motifs obtenus à l’aide de ligatures ou de baguettes par les artisans lyonnais, les artisans transalpins restent seuls maîtres de la fabrication de tissus façonnés. On estime qu’environ 3 000 métiers à tisser sont en activité à la fin des années 1550.

Mais les guerres de religion, les taxes sur l’importation de la soie grège puis la peste et enfin la concurrence nouvelle de villes telles que Genève, Besançon, Turin, Milan, Modèle ou Reggio vont mettre un coup bas dramatique à la production. On ne compte plus qu’environ 200 métiers à tisser dans les années 1570.

Pour relancer cette industrie, le roi Henri IV souhaite que la France produise elle-même le fil de soie. Il encourage l’élevage du ver à soie. Il en soutient le développement, en particulier dans les Cévennes et l’Ardèche qui ont un climat propice à la culture des mûriers, rejoint en 1564 par le Languedoc et la Provence.

Soie XVIIe siècle
Source : Patrimoine Lyon

Malgrès ces efforts, au début du XVIIe siècle, la soierie lyonnaise compte moins de 1 000 maîtres-tisserands, qui possèdent en tout moins de 2 000 métiers à tisser et regroupent moins de 3 000 personnes en tout. Pourtant à cette période, elle connait 2 évolutions majeures : le métier à la grande tire (venant d’Italie) permettant de tisser des façonnés et le lustrage.

Colbert a bien sûr mis son nez dans l’organisation de cette corporation. Ses arrêtés et règlements encadrent strictement la fabrication en détaillant la qualité attendue pour les commandes royales et en précisant, par exemple, la largeur des étoffes ou le nombre de fils à utiliser. Ils rendent aussi obligatoire la tenue de livres de fabrication. De somptueux tissus sont alors réalisés à Lyon pour les princes de la cour ou l’aménagement des différentes demeures royales. Résultat : le nombre de tisserands triple entre 1665 et 1690.

Mantua fin 17e siècle
Source LACMA

Les dernières années du règne de Louis XIV sont difficiles pour le monde de la soierie lyonnaise, les deuils royaux restreignant la demande officielle d’étoffes précieuses. Les commerçants lyonnais exportent chaque année des nouveautés qui s’imposent auprès des élites étrangères, leur production étant auréolée de la renommée de la cour française. Ils se tournent aussi vers d’autres débouchés en s’adressant à une clientèle moins fortunée, demandant des tissus plus simples.

Sur cette lancée, la soierie lyonnaise entre dans le XVIIIe siècle en dominatrice du marché européen et influence toute la chaine de production du dessin (Jean Revel, Philippe de Lasalle) à la technique (métier Basile Bouchon, exploité à partir de 1725 ; le système de cartes perforées mis au point par Jean-Baptiste Falcon). Apparait alors le style « Français » qui se répend dans toute l’Europe : asymétrie, dessins plus nets, décoration florale. Il évolue vers le style « Bizarre » où se cotoyent thèmes familiers et insolites, des chinoiseries et des japonaiseries, et des motifs aux proportions a priori incompatibles. Puis vient le style « Régence » : végétaux aux coloris nuancés et éclatants au milieu des motifs d’architecture, de vases, de rochers, imitations de dentelle…

Banyan, France, 1735-1740, coupe vers 1780, soie
Source : © Royal Ontario Museum, Toronto, inv. n° 909.33.1.

Entre les années 1750 et 1770, plusieurs crises malmènent les affaires de la soie rhodanienne : guerre de Succesion d’Autriche, guerre de 7 ans, conflit Russie-Pologne-Empire ottoman…

Un sursaut intervient pendant le règne de Louis XVI avec le mouvement néo-classique et l’arrivée de Catherine II de Russie et Charles IV d’Espagne, grands amateurs des soiries lyonnaises. Au côté des scènes mythologiques, des arabesques, des guirlandes de perles, des vases, se développent des motifs plus petits, des pois et des rayures. L’uni fait sa réapparition. À l’aube de la Révolution, on dénombre à Lyon 14 000 métiers à tisser, qui occupent plus de 30 000 tisserands et 30 000 employés pour les activités annexes

Robe à la Française 1770-1775
Source : Kyoto Costume Institute

La Révolution marque un coup d’arrêt radical dans la soierie lyonnaise : la production est globalement divisée par deux, due à l’exode d’une partie de la noblesse, l’inflation et la guerre qui entravent le commerce, le siège de Lyon en 1793 et l’émigration de marchands-fabricants, fuyant les combats et les persécutions politiques.

Pourtant, au début du XIXe siècle, la soierie renaît de ses cendres, notamment sous l’impulsion de Napoléon qui passe d’importantes commandes destinées aux palais impériaux. D’autre part, les savants lyonnais font des recherches pour trouver des colorants plus stables, plus beaux et moins chers. Ensuite c’est le métier « Jacquart » qui s’impose, le nombre de machines passant de 41 en 1811 à 1 879 en 1820.

Robe, France, vers 1810 Satin, broderie au point lancé, application de tulle et paillettes, franges de passementerie Achat, 1889Inv. 4600.AB © MAD, Paris / photo – Jean Tholance
Source : MAD Paris

Durant le Second Empire, elle est l’industrie exportatrice la plus importante de France grâce à de larges investissements sur des marchés toujours nouveaux, une masse de tisseurs indépendants, dotés pour l’élite d’entre eux d’un grand savoir-faire, secondé par un secteur artistique et scientifique qui innove en permanence. Et aucune des 2 révoltes des Canuts (1831 et 1833-34) ne perturbe vraiment la prospérité de la soierie lyonnaise.

Source : Hélène DELPECH, « Intérieurs de canuts », Histoire par l’image
Source : L’Histoire par l’Image

Malheureusement au cours des années 1850, l’élevage de vers à soie français subit des attaques de maladies et s’effondre, obligeant la soierie lyonnaise à se procurer alors la matière première principalement en Chine. On revient aux origines ! Mais lorsque le Japon s’ouvre au monde en 1868, il prend sa part du gâteau.

Progressivement, la clientèle finale évolue. Aux élites traditionnelles s’ajoutent les strates les plus élevées de la bourgeoise européenne et américaine. Le pouvoir d’achat en forte croissance de cette partie de la population lui permet de s’offrir les produits de milieu de gamme proposés par les soyeux lyonnais (soie unie, mélangée), la soie étant un puissant marqueur social. Ce succès économique permet peu à peu aux travailleurs de la soie de sortir de la misère et, pour les plus qualifiés d’entre eux, d’attteindre même une certaine aisance. 

Robe dessinée par Charles Frederick Worth dans les années 1878-1880
Source : Philadelphia Museum of Art

Au tournant des années 1880, les années de crise se succèdent : contraction de l’économie européenne et l’engouement de la mode pour des tissus mélangés, (soie avec coton ou laine) définitif, pour des raisons évidentes de prix de revient. La Grande Guerre n’arrange rien. Malgré le sursaut pendant les années 1920 avec l’avènement du prêt-à-porter, de la production de masse grâce à une mécanisation systématique, le renouveau de la Haute Couture, la crise de 1929, l’avènement de la rayonne en 1930 suivie rapidement par la Seconde Guerre Mondiale cassent le fil… de soie.

Robe dessinée par Christian Dior, portée par Margot Fonteyn le 7 février 1956
Source : Kyoto Costume Institute

Les Trente Glorieuses ne sont pas non plus l’écrin d’un renouveau de la soierie lyonnaise. L’élite dispendieuse tend à disparaître dans les années 50 avec la vague de démocratisation et l’influence de la culture américaine porte un coup définitif aux commandes de riches vêtements en soie. Les maisons de haute-couture sont en crise sévère, fermant les unes après les autres, celles restant ne survivant que grâce au prêt-à-porter. Les commandes de soie sont de plus en plus faibles et n’assurent plus la pérénité des maisons de production. Il reste à présent quelques manufactures qui entretiennent le savoir-faire de la soie d’ameublement et de vêtements pour la restauration de pièces d’époque et les quelques maisons de haute-couture encore existantes. D’autres ont choisi la voie des textiles techniques et de haute technologie.

Nous voici au terme de ce rapide survol de la soierie lyonnaise et il reste encore des milliers de choses à raconter sur ce tissu magnifique qui reste toujours synonyme de qualité, de couleurs. Je reviendrais sur mes échantillonniers dans un prochain article. Promis ! 😉

Sources en complément des liens sous les images

Quelques ouvrage sur la soie :

Publié dans Mes 3 époques confondues

Je m’agace…

…D’avoir à chercher des références à l’autre bout du monde quand il y a « cheunou » des musées comme Galliera, le Musée des Arts Décoratifs, le Musée des Tissus de Lyon – qui a bien failli disparaitre pour des chicanneries de cours de récréation entre municipalité, région et état – le Musée de l’Impression sur Etoffes de Mulhouse ou le MUCEM à Marseilles.

C’est le truc qui m’énerve le plus : les ressources internet françaises. Rien que le site des Archives Nationales est un poème ! Grosso modo vous avez accès aux inventaires, les catalogues et notices mais pour consulter quelque chose, il faut se déplacer à Paris, Fontainebleau ou Pierrefitte à des horaires ubuesques pour le vulgum pecus. Cela si vous avez compris comment fonctionne l’indexation et les mots clés employés.

Un exemple en test : dans la zone de recherche, je tape « costumes » et voilà le résultat : un tas de baratin ampoulé autour de quelques références

resultats archies nationales

Je clique sur les costumes de l’Opéra Comique pour arriver là :

opera-comique.jpg

Je clique sur le lien « voir en SIV » (en virtuel pour les non-initiés) pour voir les dessins de costumes…

opera comique livrets
et il y en a 88 pages ! Donc je vais dans « rechercher dans l’inventaire » – au passage on en ai déjà à 4 clics parce que j’arrive d’abord sur l’onglet « présentation générale » qui présente la liste des notices… Je tape « dessins de costumes » et le résultat me sort toujours la même liste de 88 pages. J’y vais au pif en cliquant sur un page au hasard et je suis chanceuse car sur la page 85, il y a ça :

dessins-costumes.jpg

C’est juste un exemple car si je tape « tailleur d’habit », j’obtiens la liste des minutes et repertoires de notaires à partir de 1632. J’essaye « modiste », idem. J’essaye « mode vestimentaire », 0 résultat. Il faut éviter de taper le mot « couturier » car en plus d’être un métier, c’est un nom propre…

J’ai aussi fait un tour sur Gallica. Bon là, on trouve des revues de mode, quelques livres de coupe du XIXeme siècle et, ne soyons pas mauvaise langue, le moteur de recherche et les mots clés sont un peu plus efficaces avec des suggestions dès la zone de recherche. Et on peut télécharger les documents au format PDF.

gallica

Le Musée des Tissus et Arts Décoratifs de Lyon, pour sa part, fait exception et l’on peut trouver vite ce que l’on souhaite ou à peu près et ceci dès la page d’accueil grâce aux menus déroulants :

mtad.jpg

Allons faire un tour au Musée des Arts Décoratifs. En arrivant sur la page d’accueil, on trouve facilement les collections concernant la mode et la consultation du catalogue.

 


Et on peut aussi sauvegarder les images qui intéressent. Sauf que lorsque l’on connait le fonds de ce musée, on s’étonne d’avoir accès à aussi peu de documents…

Soyons fous et visitons le site du Musée Galliera. La page d’accueil est alléchante avec l’énumération du nombre de pièces en collection :

galliera

Et on se dit « chouette, c’est la caverne d’Ali baba ». Que nenni non point. Il y a en ligne une infime partie du trésor. Et les expositions passées sont résumées à quelques « top modeles » du sujet concerné. Les catalogues d’exposition ne sont mêmes pas disponibles en ligne, juste leur couverture.

Le site du Musée de l’Impression sur Etoffes de Mulhouse est aussi une belle vitrine mais sans plus. Je n’ai pas trouvé de zone de recherche pour fureter dans une collection virtuelle. Donc, le visiteur en est réduit à regarder le choix du musée qui se cantonne comme souvent à présenter les plus belles pièces et elles ne sont pas forcément les plus intéressantes. Il faut aussi rester vigilant et visiter le site souvent car il n’y a pas d’archives consultables pour les expositions temporaires.

Mulhouse

 

Le MUCEM qui a engloutit les magnifiques collections de feu le musée des Arts et Traditions Populaires, a un site p.o.u.r.r.i qui se la pète avec une mise en page dynamique finissant par être illisible malgrè une typo en corps 50-12 !

Mucem

Dans la page « Explorez les collections », je tape « sabots, bois, cuir » et j’arrive là-dessus :

mucem4

J’attends un peu 2-3 minutes, me disant que ma connection est un peu lente… je recharge la page… Toujours ces jolies petites croix… Je clique une fois de plus au hasard. Cette notice s’ouvre :

Mucem2

Là aussi, j’ai de la chance mais j’aurai bien aimé le savoir avant avec un aperçu de l’objet. Je reviens en arrière pour tenter une autre approche et je demande d’afficher les 30 objets suivants. Et là miracle ! des photos apparaissent mais uniquement sur la colonne de droite. Je recommence avec les 30 suivants. Et oh miracle ! des photos apparaissent sur les 2 colonnes mais pas partout. Apparemment il n’y a pas de photos des photos !!!

Comme je suis têtue, je fais une nouvelle recherche sur un autre objet : « marionettes ». Même chose et encore pire : pas une photo ne s’affiche, y compris sur les notices…

Voilà, voilà. Un tour rapide des musées majeurs. Certains sites des « petits » musées régionaux sont mieux pourvus et plus simples d’accès. Quoi que je viens de faire un sondage sur le site du Musée de l’Emperi spécialisé dans l’uniformologie française recensant 10 000 pièces et bien, ce n’est pas folichon du tout. Les quelques photos de mannequins sont d’une résolution navrante et pixelisée. A contrario, celui du Musée de la Chemiserie et de l’Elegance Masculine d’Argenton sur Creuse est bien pourvu en images sur notices.

Juste histoire de vous faire comprendre mon agacement, sur le site de la Bibliothèque du Congrès Américain, dès la page d’accueil, je tape dans la zone de recherche « dressmaking » et hop voilà le résulat :

library of congres2

Et bien sûr tout ceci est téléchargeable au format PDF.

Et pareil au Canada. En exemple le musée McCord de Montréal. En 2 clics sur le menu déroulant des collections, vous êtes dans les vêtements.

mccord.jpg

Avec un système de zoom sur les photos qui permet de voir le moindre détail de la pièce.

Et je ne parle pas du LACMA qui a mis en ligne gratuitement des patrons de coupe à partir de pièces de leur collection que l’on trouve tout de suite en tapant « pattern » dans la zone de recherche de la page d’accueil.

Lacma

Ce n’est pas encore aujourd’hui que nos intitutions culturelles et muséales seront en 2.0. Et j’ai peur que ce soit la même demain, voire après-demain…

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Publié dans Mes 3 époques confondues

Et encore un …

… de plus dans la bibliothèque grâce à la publication d’une copine sur Facebook. Donc est arrivé par courrier avant hier « Making Working Women’s Costume » d’Elizabeth Friendship. Pour une fois qu’un bouquin se consacre aux vêtements des laborieuses, c’est une aubaine même s’il traite en particulier des anglo-saxonnes. De toute manière, les vêtements des classes ouvrières – dans le sens large du terme – n’ont pas de frontières.

Couverture copy

Le livre courre de la fin du XVème siècle au milieu du XXeme siècle car là aussi, ces vêtements ont suivi l’évolution des temps avec lenteur. Donc, l’auteure en présente un type par grand changement dans la construction.

Après, les explications d’usage sur la prise de mesure, les points utilisés, les techniques pratiquées, les chapitres débutent par une revue des pièces historiques conservées, les références picturales,  les tissus employés, les techniques de patronnage de chaque période. Ensuite viennent les patrons pour chaque pièce constituant le vêtement proprement dit : sous-vêtements, robe, veste, tablier, coiffe, …

Comme la majorité des ouvrages sur les vêtements réalisés par les anglo-saxons, celui-ci est précis, technique et d’une approche facile. Et je me pose encore la question du pourquoi il n’existe pas ou peu en Francophonie des bouquins de ce style. On se retrouve avec des thèses sur la sociologie, l’économie, la politique du vêtement, du tissu ou de la mode avec beaucoup de blabla. Ok c’est intéressant et nécessaire mais pas tout le temps.

Pour en revenir au sujet premier de cet article, ce livre est bien pratique et utile pour presque tous les jours 😉

Vous pouvez le trouver bien sûr dans toutes les bonnes librairies sur le Net. Je vous rappelle son ISBN : 978-1-78500-341-7.

Publié dans 1750

Du nouveau dans la bibliothèque

J’adore leurs chaussures et maintenant j’adore leur bouquin !

American duchess shoes
Une petite partie de ma collection de chaussures made in American Duchess !

Dans le cercle du costume historique Lauren Stowell et Abby Cox sont des stars et tout le monde les connait grâce au travail génial qu’elles fournissent pour nos petits petons sous les marques American Duchess (de 1580 à 1920) et Royal Vintage (1920-1950). Mais aussi et depuis peu, elles ont un accord avec Simplicity pour des patrons historiques que l’on peut utiliser pour recréer des vêtements pile poil en suivant les indications soit du blog, soit du bouquin que je viens de recevoir .

Book Americian duchess

Sur un mode convivial reflétant bien l’état d’esprit de ces Dames, le livre propose de réaliser pas à pas du dessin du patron au vêtement fini en passant par la toile et les différents ajustements selon votre physique. Quatre ensembles sont à l’honneur : une robe à l’anglaise 1740, une robe à la française 1760-1770, une robe à l’italienne 1770-1780 et une robe « chemise » 1790.

Je précise « ensemble » car Lauren et Abby ne s’arrêtent pas à la robe mais nous habillent de la tête aux pieds : chapeau ou coiffe, chemise, corset, jupon, jupe, manteau de robe, foulard ou fichu, mitaines, tablier… Rien ne leur échappe ! Pas même la façon de porter tout ça avec style et rigueur historique.

Les plus en ce qui me concerne : les points utilisés pour quoi et quand ; les défauts de patronage / montage et comment y remédier. Des photos précises pour illustrer des explications claires, loin du baratin technique de certains ouvrages édités par des « professionnels de la profession », qu’ils soient historiens du costume ou costumiers tout court.

En bref, un petit bijou à utiliser sans modération ! Et tout ça pour 24,99 $ – sans les frais de port. Vous pouvez le trouver aisément sur les librairies en ligne. Voici les références ISBN : 978-1-62414-453-0

Bonne lecture et bonne couture !

Publié dans 1950

Des éclairs dans les yeux !

En septembre, un copain alsacien est arrivé avec un carton rempli de papiers… Quelle idée… Sauf que les papiers en question sont les composantes d’une méthode de coupe tip-top : Eclair-Coupe Paris.

Cette méthode fût présentée en 1929 à l’Office français des Brevets par le Maître-Coupeur Henri Brengard et fût éditée à Colmar jusqu’en 1957.

methode revues trimestrielles
Les revues

La méthode repose sur un principe simple qui rappelle The Diamond Cutting System utilisé aux Etats-Unis et reproduit dans The Voice Of Fashion de Frances Grimble (ISBN 0-9636517-2-2) : une rondelle avec un croquis chiffré du patron à réaliser et une échelle de mesures variant selon la taille choisie, les mesures de base étant le tour de poitrine et le tour de hanche.

methode croquis-regles
Les rondelles et une règle de mesures

On épingle le carré avec le croquis du patron le long du papier à patron. On épingle le bout de la règle au centre du croquis et on prolonge les lignes comme indiqué jusqu’à la marque correspondante sur la règle. On fait un point ou une croix selon l’indication donnée. Puis comme un gamin, on relie les points et hop le patron est dessiné, prêt à être coupé. Même s’il est aux dimensions, cela n’exclut en rien la vérification sur la personne et la phase « toile » pour obtenir un vêtement parfait.

La propriétaire originelle de la méthode que j’ai à présent s’est abonnée de l’été 1946 jusqu’à l’hiver 1951. Et c’est craquant de retrouver les livres explicatifs (7eme et 10eme éditions), les courriers trimestriels dont certains étaient encore sous leur bandeau d’adressage et les revues par saison avec les modèles et les rondelles correspondantes.   Les larmes aux yeux qu’elle avait, la Little Shop 🙂

Et maintenant, je vais me lancer dans la reproduction de quelques modèles. Et il y a que l’embarras du choix car ils sont tous plus beaux les uns que les autres. En fait, il faut que j’achète des tonnes de rouleaux de papier kraft !

Je me demande si, en farfouillant à droite et gauche sur le net et en brocante, je peux compléter la collection. Au moins entre les numéros 52 (printemps 1951) et 73, le dernier numéro de l’automne-hiver 1957.

Evidemment à peine vidé de son contenu, le carton fût illico presto squatté pour la journée.

Bonnie carton

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Publié dans 1950

En panne d’inspiration ?

Non, ça ne m’arrive jamais ! Surtout pas pour la période 1950 car j’ai toujours sous un clic de souris des signets indispensables, des bouquins sur les étagères et des patrons à gogo !

Sur le net, mes chouchous :

Vintage Sewing Patterns : LA base de données sur les patrons édités entre 1940 et 1950 en ce qui me concerne. Parfois je me ballade aussi dans les années 1930 dont j’aime bien les larges pantalons.

Vintage Patterns Shop sur ebay : MA boutique pour acheter des copies parfaites de patrons d’époque.

Lost in the ’50s : blog sur comment être en 1950 en 2017. J’aime beaucoup et les vêtements de Laurence sont une belle source d’inspiration, en particulier pour les accessoires et bijoux.

Fintage – 365 Vintage Days : blog d’une Française vivant en Finlande et qui pendant 1 an a publié un post quotidien avec une nouvelle tenue 1950 chaque jour. Tip Top.

Atomic Redhead : blog d’une Américaine dont j’aime le style qui mélange pièce Vintage et reconstitution. Et puis elle passe son temps chez Disney. Alors, hein…

The Closet Historian : blog d’une autre Vintage Lady absolument stupéfiante.

Vintage on Tap : blog d’une couturière de San Francisco avec plein de tutoriels dedans. Miam !

Gertie’s blog for better sewing : blog d’une créatrice de vêtements et patrons vintage anglo-saxonne qui a la gentillesse de publier des tutoriels clairs et nets.

Il existe bien d’autres blogs Vintage que je suis avec plus ou moins de régularité. Et il serait fastidieux et ennuyeux de tous les citer. Je n’aime pas trop les annuaires !

Et je ne liste pas tous les sites des vendeurs aux enchères qui sont des mines de renseignements. Ils ont la bonne idée de photographier les vêtements en vente sous toutes les coutures et en gros plan pour certains. Y’a bon ! Quelques exemples :

Whitaker Auction

Augusta Auction

Cora Ginsburg

Past Perfect vintage

Et n’oublions pas non plus les archives nationales, en particulier celles des USA où l’on trouve des magazines complets à consulter directement sur votre écran tranquille à la maison !

Et bien sûr des profils Facebook tels que Mid Century Fashion ou Vintage Every Day

Sur mes étagères, mes chouchous :

1951-McCalls book

Ce manuel de couture McCall’s est daté de 1951. C’est ma bible pour les techniques de montage concernant cette période.

 

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Publié dans Mes 3 époques confondues

Une appli dans la poche !

Suite à une opération chirurgicale lourde – vous savez le truc qui arrive aux femmes de plus de 50 ans et qui s’attaque à notre laiterie portative- je suis donc coincée à la maison. Comme je suis du genre à ne pas savoir rester tranquille, j’en ai profité pour ranger une fois de plus l’atelier  même si ça m’a pris 4 jours pour le faire au lieu de 2. J’ai aussi et enfin catalogué mes tissus grâce à une appli géniale pour iPhone : Cora.

Elle n’a rien à voir avec les grands magasins. Elle est développée par une femme qui s’appelle Hélène Martin. Son nom ne l’indique pas mais elle est états-unienne. Son programme est un petit bijou indispensable pour toute couturière qui se respecte et qui est à la tête d’une collection de tissus dans mon genre. A télécharger impérativement sur AppStore. Pour 4,99 €, elle est vraiment à portée de toutes les bourses.

cora